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Au commencement

Tout démarre par une anecdote tellement simple que tout le monde y a un jour été confronté : « Je n'arrivais pas à trouver de taxi lors de mon voyage à Paris », « J'ai mis deux mois avant d'obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmo », « je n'avais pas les moyens de me payer un hôtel dans une grande ville ».

Ces anecdotes sont les points de départ utilisés par certaines startups pour construire leur modèle économique : des problèmes de gens normaux, mais qui ont pourtant donné naissance à des empires. Mais qu'ont fait ces entrepreneurs pour avoir tant de succès ? Ont-ils ouvert une compagnie de taxi pour mettre à disposition plus de véhicules aux usagers ? Ont-ils facilité l'installation de jeunes médecins spécialistes à la campagne ? Ont-ils construit des hôtels pour pallier à la saturation du parc des villes touristiques ? Rien de tout cela. Ils ont juste « intermédié ».

Ils n'ont réglé aucun problème

Ils ont créé une taxe sur les mini-galères du quotidien : une solution à court terme leur permettant d'exploiter un problème de fond sans le résoudre. On peut cependant se demander si ce n'est quand même pas mieux que rien ? Pas vraiment, car si personne ne proposait cette solution avant c’est bien souvent qu'elle était interdite. Les taxis clandestins, la sous-location sans accord des propriétaires, faire travailler des centaines de personnes gratuitement sans payer aucune cotisation à l'État : personne n'aurait osé en faire un business avant l'essor des startups et de la Frenchtech.

Tout est question de vocabulaire

Une startup peut aujourd'hui toucher une commission sur la sous-location illégale de caves insalubres, et personne n'y trouvera à redire si elle lance son business à grand renfort de publicité, avec un joli site Internet et une application mobile labellisée Frenchtech. Elle pourra même être saluée comme le « Airbnb de la surface de stockage entre particuliers » par les journalistes et les politiques qui s'empresseront de la mettre en avant car ils verront en elle l'innovation et la croissance, la « France qui gagne », la « France de demain ».

C'est l'innovation qu'on assassine

Les règlementations empêchent cependant certaines startups de monter leur business douteux : leurs créateurs iront alors se plaindre de lois passéistes et inadaptées, d'un gouvernement qui freine l'innovation, et iront même jusqu'à faire du chantage à l'emploi (même s'ils n'ont jamais travaillé qu'avec des stagiaires). Et si leur business plan n’est plus viable ? Ils tenteront alors de revendre leur entreprise à une grosse société étrangère le plus rapidement possible avant la faillite, mais après avoir profité des aides financières françaises : se servir de l'État, oui, mais uniquement quand ça les arrange.

Et s'il y a un problème ?

Un chauffeur a un accident, un bail est illégal, un travailleur n'est pas déclaré, des normes de sécurité ne sont pas respectées ? Aucune responsabilité n'est engagée par l'entreprise : ses conditions de vente s'assurent qu'il s'agit du problème de chacun de se mettre en conformité, pas le sien. Mais cela ne l'empêche pas de toucher une belle commission au passage.

La technologie ne fait pas tout

L'immunité est aujourd'hui accordée à certaines startups reposant sur des mécanismes douteux mais présentées comme innovantes car elles sont des « entreprises numériques ». L'aspect technologique est trop souvent mis en avant au détriment du service concret apporté : une application mobile pouvait être considérée comme innovante du simple fait de son existence il y a quelques années, ce n'est aujourd'hui plus le cas.

Les journalistes et les politiques devraient donc davantage se pencher sur les modèles économiques pas toujours reluisants des startups qu'ils mettent en avant. Il est désormais vital de prendre du recul, d'éviter le buzz facile et de pouvoir reconnaître les entreprises qui innovent réellement. Ce ne sont pas les plus visibles, mais elles existent, et certaines s'engagent durablement et créent de l'emploi.

Les clients des services proposés par ces startups devraient également réfléchir un peu plus avant de se jeter à corps perdu dans cette vague de nouveauté, très attirante certes, mais aussi très destructrice pour toute une partie de l'économie française.

Créons des entreprises utiles

Si vous êtes arrivé sur notre générateur de pitch et qu'il vous a fait rire, c'est que vous en avez peut-être vous aussi assez de ces entreprises bâties sur du vide. Créons de belles startups, des entreprises qui règlent des problèmes sur le long terme plutôt que de tirer profit des désagréments du quotidien, des entreprises qui profitent à leur créateur bien sûr, mais aussi à tout l'écosystème de leurs clients, employés et contributeurs. Des entreprises qui voient plus loin que leur rachat par une plus grosse société.

Faisons du monde des entreprises… un endroit meilleur.


Julien Dubedout, Olivier Bergère.

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